Des étales des marchés en passant par les quartiers populaires, la cuisine de rue est en Afrique ce que la sauce est pour le riz : essentielle. Chaque pays possède sa spécialité, d’autres partagent un passé culinaire qui les pousse à des compétitions perdues d’avances… mais ensemble, chaque saveur apportée se complète et fusionne dans une marmite chaleureuse et gourmande. Un petit safari à travers les rues d’Afrique subsaharienne, ça vous dit ? Voici cinq plats incontournables à (re)découvrir !
Le Dibi
Incontournable de la cuisine de rue ouest africaine, le dibi est un plat de viande grillée qui s’accompagne souvent d’oignons et que l’on aime savourer des bouts des doigts avec une bonne sauce moutarde. Originaire du Niger, c’est le Mali qui finit par adopter le plat avant qu’il ne conquiert toute l’Afrique de l’Ouest. Le nom nous vient d’ailleurs du terme bambara utilisé pour « griller » la viande.
Aujourd’hui, si le terme ne vous dit rien, vous devez forcément connaître les autres noms associés : suya (Nigeria), tsiré (Niger), chukuya(Côte d’Ivoire)… Chaque pays a su s’approprier le dibi et l’adapter à ses goûts et à sa culture culinaire. La Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Tchad sont, par exemple, des cousins à dibiterie. Chez eux, la viande sera saupoudrée d’épices haoussa avant d’être grillée puis servie sous forme de brochettes. Le Sénégal et le Mali, eux, sont de bons voisins.
D’une frontière à une autre, la préparation du dibi d’agneau reste à peu près la même. Au Sénégal, on retrouve même un type de grillade pour les amateurs de viande blanche. Le dibi poulet conserve la même recette, les mêmes accompagnements et surtout la même base de cuisson.
Les Pastels
Les pastels sont un peu les agents 007 de la cuisine ouest africaine. Viande hachée, thon, légumes, parmi d’autres… ils adorent nous compliquer la tâche et induire nos palais en erreur. Et parce qu’ils sont également les maîtres de l’infiltration, ne vous étonnez pas si un cousin de Trinité-et-Tobago se vante d’en être l’inventeur. Si les pastels sont très populaires au Portugal (là où ils sont nés), en Amérique latine, et dans les Antilles, ils sont également très appréciés en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, les Maliens, les Sénégalais ou encore les Guinéens tiennent autant à leurs pastels qu’à leur thiep et à leur fufu. Ce qui en fait un des grands des incontournables de de la street-food d’Afrique de l’Ouest. En effet, les pastels sont faciles à confectionner, à emporter et bien sûr, à dévorer !
Petite astuce pour la prochaine fois que vous mangerez des pastels : dégustez les yeux fermés ! Peu importe la farce, on vous garantie que la surprise en vaudra le coup.
Les Alokos
La banane plantain est un fruit dérivé de la banane dessert. Comme son cousin, la plantain pousse bien en hauteur sur un petit arbuste se nommant musa paradisiaca.
Là où notre chère banane plantain va se distinguer des autres fruits, c’est qu’elle ne se mange qu’essentiellement cuite. Bouillie, en beignet, ou encore frite, elle se déguste sous toutes les formes et s’accommode à chaque plat.
C’est d’ailleurs la version frite appelée Aloko en Côte d’Ivoire, Missolé au Cameroun ou encore Makemba au Congo, qui décroche le premier prix dans sa catégorie et demeure la plus populaire. Très bonnes alternatives aux traditionnelles frites de pomme de terre, les alokos peuvent être dégustées avec du poisson, du poulet, ou avec nos délicieuses assiettes de dibi… Un vrai régal !
Le sandwich
Base de la street-food ouest africaine, le sandwich est le vainqueur indomptable de la cuisine de rue. Partout dans les capitales, aux sorties des écoles et aux entrées des marchés, ces merveilles toutes en longueur attirent très vite le regard et surtout… l’appétit ! Le secret ? Du pain bien croustillant, une base de choc et une bonne sauce pour relever le niveau ! Pour les éternels indécis, le sandwich est le choix par excellence pour combiner tous ses chouchous de la street food en un. Allocos, frites de patates douces, pastels, dibi, accaras et nambe (plats sénégalais à base de niébé ou de haricots)… ou encore sauce arachide ou sauce verte (ça se passe chez nous)…
Le Bissap,
Dicton ivoirien:
C’est coca cola qui fait publicité, sinon bissap est serein.
Bissap au Sénégal, dableni en Côte d’Ivoire, ou encore ngai ngai au Congo, on ne présente plus cette boisson. Et à juste raison : l’hibiscus sabdariffa (star de cette boisson), n’est pas seulement bonne à faire infuser et à siroter, elle est également riche en vertus et déclinable en plusieurs plats, boissons et desserts.
Ici, ce sont bien les bissaps à boire, rafraîchissants et sucrés qui nous intéressent. Souvent commercialisé en bouteille ou en sachet de glace, le jus de bissap, rouge comme blanc, se consomme partout, toujours à portée de main et surtout, après un bon plat de street food pour faire redescendre l’émotion. Maintenant, on vous laisse vous faire votre propre avis sur le sujet. Team bissap rouge ou blanc ? Il n’y a pas de mauvaises réponses.
Et voilà, vous êtes fin prêt à faire le tour des capitales africaines avec une petite liste de ce que vous devez à tout prix tester et pour découvrir tous ces plats, faites un tour chez nous 🙂
Crédit photos: Marguerite FEREOL